Les Mille et Une Nuits, création d’un mythe… C’est le recueil de contes le plus connu du monde. Celui qui illustre au mieux la féerie et l’esprit universel de ce type de littérature. Construit pas à pas au rythme des histoires de Shéhérazade, les Mille et Une Nuits fait aujourd’hui objet de référence dans le domaine littéraire. Retour sur l’histoire d’une œuvre aussi intemporelle que féerique.
Des récits à l’épreuve des voyages
Issu d’un ouvrage persan, le recueil des Mille et Une Nuits apparaît au 9ème siècle. Il est alors composé de différents contes, autour d’un récit-cadre et central, celui de Shéhérazade. Témoin de la circulation des différentes histoires à travers le monde médiéval, le recueil est initialement formé de recompositions de plusieurs manuscrits, sans certitude quant à l’origine des différentes histoires.
Si le récit de Shéhérazade semble stable à travers le temps, le reste des contes entourant celui-ci change et évolue au fil des voyages et des adaptations.
Antoine Galland, un homme au cœur de l’œuvre des mille et une nuits
Il faut alors attendre le 18ème siècle, et un homme, pour voir apparaître les contes des Mille et Une Nuits tels que nous les connaissons.
Tombé sous le charme des récits, Antoine Galland, professeur d’arabe au Collège de France, traduit alors un manuscrit venu d’Alep et daté du 15ème siècle. En traduisant, mais aussi en agençant et unifiant divers récits oraux ou manuscrits, il crée ainsi un recueil regroupant plusieurs contes orientaux.
Galland intègre au Mille et Une Nuits des histoires qui n’y figuraient pas à l’origine. C’est ainsi qu’en y ajoutant Les Voyages de Sîndbad, Aladin ou encore Ali-Baba, il crée de lui-même une œuvre originale, publiée de 1704 à 1715. A la fois traducteur, auteur et créateur, Antoine Galland reste encore aujourd’hui le seul traducteur à avoir donné vie à une œuvre qui n’existait pas encore.
Un succès immédiat
En offrant un pendant oriental aux contes de fées, très populaires aux 18ème et 19ème siècles, les contes des Mille et Une Nuits connaissent un succès fulgurant et instantané. Traduits en anglais dès 1705, ils sont également disponibles un peu partout en Europe : en allemand (1712), italien (1722), hollandais (1732), danois (1745) ou encore russe (1763).
Devant cette incroyable réussite d’édition, ils sont même diffusés jusqu’en Amérique et en Australie dès la fin du 18ème siècle.